Pas de standard ouvert pour l'interopérabilité, selon Microsoft et l'Europe

Microsoft a décidé de suivre les décisions de l'Europe et accepte ses conditions dans le procès qui les opposait depuis 2004. Cette information à propos d'un sujet et d'une société médiatisés est largement reprise : prenons les 2 informations officielles à la source avec les 2 communiqués de presse.

Pour Microsoft

Le texte est très court [1] et se compose seulement de : 1 titre + 1 sous-titre + 1 phrase générale + 1 paragraphe court de 3 phrases. C'est le format minimum par rapport aux communiqués de presse habituels [2]. Microsoft annonce être en accord avec la décision de mars 2004 et qu'il n'y a pas d'appel, sans autre détail. Le mot interopérabilité, au centre du débat, n'est pas cité.

Mais pourquoi avoir attendu 3 ans pour se ranger à l'avis de la Commission ? Pour gagner 3 ans ? Pour faire travailler ses services juridiques en France et dans d'autres pays ? Autres ?

Pour l'Europe

Le texte du communiqué de presse est long, en anglais et en français [3]. Il est proposé dans 3 formats : HTML (la version en ligne), PDF (version imprimable et mis en page)... et aussi en .doc, le format fermé de Microsoft. Donc 2 formats ouverts et 1 fermé qui est redondant par rapport au PDF (pour modifier le fichier ? car c'est le « standard de l'industrie » ?).

Pour ce qui est des différents points du texte :

  • sont cités 17 fois interoperability, 12 fois open source, 7 fois logiciels libres ;
  • mais zéro fois open standard, open format, free software ;
  • les informations nécessaires pour l'interopérabilité seront accessibles pour les développeurs « open source » (dans le texte anglais) et de « logiciels libres » (dans le texte français) ;
  • la « redevance » pour accéder à ces informations est d'un « montant unique symbolique de 10 000 euros » ;
  • la « revevance » à propos des brevets est de 0,4%.

Questions :

  • « open source » est le terme utilisé dans le texte anglais et « logiciels libres » pour le français. Mais pourquoi ne pas employer le terme FOSS ou FLOSS [3] utilisé par l'Europe et qui contient les deux : oubli volontaire ou pas ?
  • comment concilier innovation, concurrence et ticket d'entrée « symbolique » de dix mille euros ?
  • pourquoi payer en Europe pour des brevets logiciels qui ne sont pas valables en Europe ?
Finalement
  • il ne s'agit pas d'interopérabilité, mais de compatibilité payante avec les systèmes Microsoft ;
  • l'Europe et Microsoft n'associent pas standards ouverts et interopérabilité ;
  • ni Microsoft ni la Commission européenne ne veulent de formats et de protocoles ouverts pour assurer cette interopérabilité.
Sources et liens :
Et sur Formats-Ouverts.org :